Eglise Saint Médard

Vous ne pouvez pas ne pas la trouver, sa flèche penchée et élancée domine le village. En approchant vous serez surpris de la découvrir en dehors du bourg, à la limite des champs, au centre d’une vaste place, entourée par une ceinture d’arbres. L’église se dresse au milieu d’un grand espace de silence. Comme beaucoup d’églises, elle fût, jusqu’en 1920, entourée du cimetière.

La façade nous surprend : deux pignons, l’un percé d’un porche roman, l’autre d’une fenêtre gothique. Si vous faites le tour de l’édifice, vous trouvez à l’extrémité orientale, trois absides. La vue du chevet de l’église est admirable. Y a t’il une, deux, ou trois nefs ?

En terminant le tour extérieur, le mur nord nous surprend : deux vastes fenêtres, style roman, manifestement remaniées au XVIème siècle et au XIXème siècle. Mais entre les deux, on découvre les empreintes d’une fenêtre bien plus ancienne (murée lors d’une restauration), mais dont l’encadrement soigneusement conservé, révèle son origine “pré-romane”.

Sa particularité ? L’horloge de l’église d’Ingrannes est l’une des dernières du département à être encore mécanique, de marque supposée Odobey (aucun marquage n’a été retrouvé) et qui nécessite d’être remontée régulièrement manuellement, pour que les cloches sonnent.

Etapes de la construction

En entrant vous découvrez une longue nef formée de trois travées, coupée par un transept, prolongée par le choeur et une abside. L’eglise possède un seul bas-côté au sud. Celui-ci fût édifié au XII-XIIIème siècle. Il fallait agrandir l’église par suite de l’augmentation de la population. La paix capétienne avait provoqué un essor économique sous le règne de Philippe-Auguste et Saint-Louis.

Le premier édifice remonte donc au moins au XIème siècle. Une église en forme de croix (transept) a une seule nef. Son plafond est en arc plein cintré en bois. Le transept, dans la partie grande nef, est un plafond plat. Les poutres en bois, bases de la structure du clocher (bois et ardoises), s’appuient sur quatre corbeaux de pierre très moulurés.

Pour construire le bas-côté sud, il a fallu ouvrir ce mur, d’où trois grandes arches gothiques qui s’appuient sur quatre colonnes cylindriques, surmontées de chapiteaux. Le bas-côté est éclairé par trois fenêtres gothiques.

Les parties les plus remarquables

Si la nef est un mélange de roman et gothique reconstituée à travers plusieurs transformations et agrandissements, les extrémités du transept et les absides manifestent une plus grande unité. Les quatres colonnes cylindriques qui soutiennent l’arc porteur de la voûte sont surmontées de huit chapiteaux, tous différents les uns des autres, très travaillés. Il convient de les regarder tous !

Le vitrail de l’abside centrale représente SAINT-MEDARD, patron de la paroisse, celui de l’abside sud, l’IMMACULÉE CONCEPTION, celui de l’abside nord, le SACRÉ COEUR.

Une atmosphère d’intimité règne dans ces absides. Le soin apporté par les personnes chargées de l’entretien de l’église, fleurs et bougies, invite tout spécialement le visiteur à la prière.

Le mobilier

A l’entrée du choeur, l’autel néo-roman, riche en couleurs, était précédemment situé au fond de l’abside centrale, il fut avancé pour permettre la célébration face au peuple.

Le confessionnal imposant, en bois peint façon noyer, remonte à LOUIS PHILIPPE.

Deux bannières du XIXème siècle rappellent l’existence des confréries de la SAINTE VIERGE et de SAINT ÉLOI. Les fonds baptismaux remontent à LOUIS XV.

Ce qui frappe le plus en entrant dans l’église, est l’impression d’unicité. Les bancs de bois du XIXème siècle forment une seule ligne de l’allée centrale à celle du bas-côté et les boiseries, fraîchement restaurées, couvrent les murs sud et nord, créant ainsi un unique et vaste espace.

Pour terminer, soulignons couvrant le mur, les quatorze stations du chemin de la croix. Réalisation moderne : sur une croix de bois, un carré de pierre sculptée représente les seuls visages des personnages concernés : JÉSUS, MARIE, SIMON DE CYRÈNE, etc.

Il incite chacun de nous “à prendre sa croix” à la suite de notre Sauveur.

R. INGRAIN – VAL-FORÊT N°62